Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chairs mortes
Archives
6 août 2005

Oeil

Quelle fut sa première nostalgie ? Mon odeur dit-elle. Repensait-elle à moi ? A nous. Elle évoqua l’insaisissable. Elle disait se souvenir de mots. Je parlais beaucoup. Les mots que je me réserve désormais. Je me parle. Je me figure la folie. Mais cela reste moi qui parle. Je n’entends aucune voix autre que la mienne.

  • .-

La Moustache

Il y a dans le geste l’ombre d’Aymé. Le fantastique qui s’insinue. Un homme persuadé d’avoir toujours porté moustache. Son univers se déchire. Il y aurait les photographies. On s’attend à ce qu’elles suivent notre propre perdition. On s’attend à ce que les portraits perdent brusquement leur moustache.

Mais on n’est pas dans l’univers de Marcel Aymé.

Il y a des photos. Il y aurait les photos.

On prétend s’y accrocher.

Regarde les albums m’avait dit ma mère.

C’est lui qui les prend en preuve.

On est dans l’univers de la folie ordinaire et non du fantastique au détour d’une rue de Paris.

Le Paris de Carrère s’évanouit sous la pluie. Un restaurant dont aurait aimé pouvoir continuer à s’en faire une habitude. Mais la carte a changé. Le chef sans doute aussi. Le couple assurément.

On n’est pas dans le Paris d’Aymé. Ses places de douce certitude entre lesquelles s’insinue le fantastique.

Y-a-t’il complot ? Qu’opposer au complot ? Improbable confrontation au téléphone. Agnès serait prompte à la mauvaise fois. Prompte à nier jusqu’à l’absurde qu’elle n’a pas baissé les radiateurs de toute une maisonnée. Mais tous ceux-là…Tous ces autres….

Le complot est de convention. Pourquoi prend on des photographies ? On ne peut pas même s’accrocher à la moustache qui y figure. La convention des choses. Le froid univers Ikéa. Les livres rangés qu’aucune main ne semble devoir déplacer. L’album de Bali qui aura été rangé. Rangé pourquoi ?

18396634

Le complot de la convention. On fera comme si tu avais toujours porté moustache. Ou on fera comme si tu n’en as jamais eu. M’aimes-tu ? On fera comme si je t’avais toujours aimé. Me regardes-tu…On fera comme si je n’ai jamais cessé de te regarder. Elle semble le regarder. Mais que voit-elle ?

18430448

Elle ferme les yeux comme pour s’imaginer.

Fuir…Dans ce Hongkong maritime, du moins le reconnaît-on. La douce certitude du rituel. La guichetière qui finit par saluer et reconnaître. Les écolières qui scrutent à en rire. Refaire le trajet. Encore et toujours en guise de seule certitude.

Et le travers de la folie, la folie au travers, la folie à l’averse est bien là. La convention. On en convient. On fait comme si. Comme si l’amour n’était pas aboli. Comme s’il y avait encore sens à partir travailler. Comme s’il n’y avait pas une folie à débusquer.

M’aimes-tu ? Evidemment. Le complot des conventions.

Elle ne m’avait pas vu maigrir. Se raccrocher à l’inconnu fut-il analyste. Vous avez maigri à en faire peur. L’avait-elle vu ? Du moins la fin de l’amour avait-il été proclamé. Excuse pour ne plus voir ? Mais voyait-on dans le flou de toutes ces années ? Et si j’avais porté moustache ?

Un jour apparut un parfum sur une étagère. Ce n’est rien dit-elle. Moi j’avais deviné l’autre.

On va faire comme si.

Publicité
Commentaires
Chairs mortes
Publicité
Derniers commentaires
Publicité